Comme toutes les communes de France, Sainte- Gemmes paie un lourd tribut à la guerre : 50 noms sont inscrits sur le monument aux morts érigé en 1921. La vie de la commune , privée de ses hommes dans la force de l’âge, est bouleversée par le départ d’une partie des bras nécessaires aux travaux des champs. Il y a bien quelques prisonniers de guerre allemands mais ceux-ci sont affectés en priorité à l’entretien de la voirie abîmée par la circulation permanente des voitures , hommes et chevaux du Génie. Les soldats se mêlaient volontiers à la population civile qui les apprécie pour les services rendus et la clientèle qu’ils constituent! Un autre fléau attendait les Gemmois en 1918 : la grippe espagnole fauche 138 habitants sur 1132 !


Un cantonnement
Un cantonnement

Militaires et habitants posent ensemble, dans la cour d’une des plus anciennes fermes de la commune, à l’architecture remarquable, la ferme du Haut Pressoir, chemin d’Empiré. Les relations sont visiblement cordiales… la classe 16 Ils sortent du conseil de révision, un peu raides dans leurs habits du dimanche… Joseph, François, Louis, Auguste, Charles, Gabriel, Joachim …Agriculteurs, berger, manoeuvre, marin, boucher, employés de bureau ou de banque…tous célibataires. 7 sont déclarés aptes , 3 sont exemptés pour cause physique. 1916 : ils savent ce qui les attendent …Quatre avaient d’ ailleurs été incorporés en 1915 et étaient donc au front à 19 ans ! Trois ne reviendront pas. Les quatre survivants ont été démobilisés en 1919 .Trois d’entre eux ont reçu la croix de guerre.


Des anonymes
Des anonymes…

Qui sont ces soldats aux uniformes hétéroclites, français ou étrangers, au regard triste, parfois tragique ? Certains portent un carré blanc à leur veste, certains des chaussons. S’agit-il d’un groupe de soldats soignés au centre neuro-psychiatrique fonctionnant à l’asile de Sainte Gemmes ? C’est fort probable, le personnage en civil à gauche en haut pourrait alors être un des infirmiers travaillant dans ce service. En effet le Docteur Baruk, pionnier en la matière, ouvre le centre dès août 1914 pour recevoir les soldats atteints de troubles neuro-psychiatriques, pour la plupart conséquences des traumatismes subis au front. Durant le conflit, 931 malades y sont soignés dont 884 appartenant aux troupes métropolitaines, le reste étant de provenances très diverses. Ces soldats bénéficient des soins prodigués par les médecins de l’asile, mais ne sont pas internés. D’ailleurs le service dépendait de l’hôpital d’Angers.


Le char de la victoire.
Le char de la victoire.

En1919, un grand défilé célèbre la victoire. Pas de soldats marchant au pas mais plutôt un cortège de chars ou carrioles abondamment décorés qui ,dans une atmosphère joyeuse, traversent la commune de la Roche-Morna à la mairie. Evènement suffisamment important pour faire l’objet d’une série de cartes postales. Ici le char des Poilus avec l’infirmière et la cantinière. Le drapeau américain est présent..

le char de l’Alsace Lorraine
le char de l’Alsace Lorraine

On fête les provinces retrouvées .


Les cyclistes
Les cyclistes

Hommes, femmes, enfants parfois déguisés en soldats, tous sont de la fête et les vélos comme les carrioles sont décorés.


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