A un kilomètre au sud-ouest du bourg, le Port Thibault s’étire sur le bord de la Loire. Au XIème siècle, le domaine appartient à Thibault d’Orléans, cousin du comte Geoffroy Martel. Il y installe des colons, qui lui permettent de passer la Loire pour se rendre dans sa maison de Chauvon. C’est ce port ou passage qui prend le nom de «Port Thibault». Durant une longue période, le hameau reste coupé en deux agglomérations séparées par la Loire, avec également, sur la rive gauche, le Port Thibault à Saint Jean de la Croix, rattaché à la paroisse de Sainte-Gemmes jusqu’en 1727. Le Port-Thibault est dès le XVIIème choisi comme lieu de villégiature par les notables d’Angers. Évêques et chanoines y font construire leur résidence d’été.

Ce qui explique la qualité et la densité du bâti où coexistent demeures cossues, de tuffeau ou briques, entourées de parcs, et fermes modestes, vestiges d’une architecture rurale parfois de qualité. Une particularité : la présence de ces «gloriettes» ou « bricoles » ou « folise » observatoires, lieux de rendez-vous de toutes sortes qui jalonnent la rive de la Loire. Au début du XXème siècle, l’activité rurale anime encore le Port-Thibault, mais artisans et cabaretiers sont nombreux. Deux cafés en particulier font la renommée du Port Thibault et sont très fréquentés par une clientèle locale ou parfois plus lointaine : le café guinguette Dabel à l’entrée ouest, et le Pavillon bleu qui attire les photographes angevins et même parisiens.


Une vue générale du Pavillon bleu

Une vue générale du Pavillon bleu

Haut lieu du Port Thibault, cet hôtel restaurant est dès le début du XXème, particulièrement apprécié, des Angevins et de quelques parisiens qui y viennent en villégiature. Il accueille des personnalités angevines mais aussi - raconte-t-on - les amoureux clandestins qui entrent ou sortent discrètement par une porte dérobée à l’arrière de la bâtisse ! La bonne société gemmoise réserve le pavillon annexe pour des noces allant jusqu’à 80 invités.


Entrée du Pavillon bleu

Entrée du Pavillon bleu

Dès le début du siècle l’établissement est très réputé pour sa cuisine Les gastronomes angevins venaient y déguster le meilleur beurre blanc de la contrée, qui accompagnait le poisson pêché par le patron. En 1938, le Guide Michelin en accordant une étoile souligne, au niveau national, la qualité du restaurant. Afin de rendre le lieu toujours plus agréable, les propriétaires font faire de nombreux travaux d’embellissement et d’agrandissement. Ici on voit un groupe d’ouvriers travaillant sur le seuil du portail, et quelques badauds. La voirie est relativement soignée : un trottoir existe devant les habitations, cas rare dans la commune à cette époque.


Le pavillon bleu

Le pavillon bleu

Pêche, repos, bonne chère, air pur.. Tout un programme. La gloriette, architecture quasi balnéaire, offre aux clients un observatoire calme, en plein air, mais abrité du soleil pour profiter des paysages ligériens. Remarquer le jardin potager en terrasse le long de la Loire, sur le quai actuel. Carte des années trente.


Environs d’Angers Port Thibault, pavillon bleu le jardin

Environs d’Angers Port Thibault, pavillon bleu le jardin

Un cliché très composé, œuvre d’un photographe réputé d’Angers. Autour d’un axe médian constitué par l’arbre ,deux groupes s’opposent : les employées en vêtements légers et clairs, les clients en tenues hivernales, sombres, disposés de manière ordonnée. Qu’attendent-ils ? A gauche un puits à margelle. Dans le jardin l‘inévitable palmier, élément indispensable de décor bourgeois . A droite, à l’extérieur une grande bâtisse, aujourd’hui disparue.


Maison Baffet vue du jardin et des bosquets

Maison Baffet vue du jardin et des bosquets

On est dans un autre monde : une clientèle exclusivement féminine, d’origine plus modeste. Tandis que les enfants jouent, ces dames respectables, assises à l’abri des bosquets, dégustent une bouteille de vin, sous l’œil de la serveuse son torchon à l’épaule. A gauche un puits à roue comme on peut en trouver alors chez tous les maraîchers de la commune, a remplacé le puits à margelle. L’eau potable n’est arrivée dans la campagne gemmoise qu’à la fin de la décennie 1960.


Sainte-Gemmes-sur-Loire (M&L) Port-Thibault

Sainte-Gemmes-sur-Loire (M&L) Port-Thibault

Entrée ouest du port Thibault. L’ancienne route de Bouchemaine n’est pas encore goudronnée ce qui indique que le cliché a été pris avant le milieu des années trente. Le bâti n’a guère évolué : modestes fermes de part et d’autre de la route, jardins en terrasses vers la Loire et, dans le fond, les grands cèdres qui caractérisent les belles propriétés du Port-Thibault avec un réservoir d’eau.


Maison Baffet  Port-Thibault, coin renommé des pêcheurs et des gourmets  Le Pavillon bleu - Ses tonnelles du la Loire  Le Port-Thibault  Restaurant du Pavillon bleu  Le Pavillon bleu  Pavillon bleu - Le Jardin  Port-Thibault - Vue sur la Loire