En 1842, le Conseil général de Maine et Loire achète le domaine seigneurial de Sainte- Gemmes, propriété du directeur de la fabrique des «Indiennes et Perses de Tournemine d’Angers. Ceci en vue d’installer dans le château et les terres y attenant (23 hect.) un « asile départemental d’aliénés » conformément à la loi de 1838 portant « assistance aux aliénés ». A son ouverture en 1844, il accueille 29 hospitalisés dans les bâtiments existants. Rapidement sa capacité d’accueil grandit, avec la construction de pavillons nouveaux, et ceci jusqu’à la fin du XIXème. La gestion de l’hôpital est confiée à un médecin directeur, mais les sœurs de la communauté de Sainte Marie d’Angers sont chargées des pavillons de femmes, de la cuisine et de la buanderie. Les hommes sont encadrés par du personnel laïc masculin. Au début du XXème le nombre des internés atteint 1200. 200 personnes en ont la charge, mais dans un cadre totalement autarcique. Le personnel vient alors essentiellement de Bretagne. Le docteur Baruk nommé directeur de l’hôpital en 1910 en fait un établissement-pilote pour l’époque. On dispose d’une précieuse documentation photographique grâce aux nombreux clichés datant soit de 1910, soit de 1930. Pour plus de renseignements, on peut se reporter au chapitre consacré à ce sujet dans le livre « Sainte-Gemmes des origines à nos jours ».
Vue aérienne de l‘hôpital
Ce cliché fait apparaître les limites de l’emprise de l’hôpital : à l’Est, la rue du Bel Air, au nord, l’actuelle route de Port-Thibault, au sud, la Loire. Seule la limite ouest n’est pas visible. On distingue les différents pavillons construits au cours du XIXème les «peignes» : à droite les femmes, à gauche les hommes) ; entre le château et la Loire, les jardins à la française et le début du parc à l’anglaise, la belle allée de platanes menant à la maison du directeur, le château d’eau, la ferme, les champs cultivés. De 1857 à 1861, jardins, parc, murs de soutènement du chemin de halage,cales ont été réalisés par les patients, employés aussi à la ferme ou dans les ateliers. L’hôpital s’auto-suffit au grand dam de la commune qui doit supporter les charges liées à l’ hôpital ,sans les retombées positives. L’intérêt de cette vue aérienne prise dans les années trente (on y voit les immeubles de la cité du personnel) est aussi de montrer combien le paysage rural est très morcelé et le bourg peu étendu. On aperçoit la poste, le cimetière, la place des Acacias alors recouverte de vignes qu’on vendange jusqu’au début des années 1960, la rue des Moulins avec encore très peu de bâti.
le portail d’entrée
Pendant des décennies, l’univers asilaire a été un monde complètement clos, communicant avec l’extérieur par ce seul portail, inauguré le 27 avril 1846 surmonté de l’inscription : Asile de Maine et Loire. En 1919 il est dénommé Maison de santé ; en 1937 Hôpital psychiatrique pour l’assistance aux malades mentaux. En 1962 il devient Centre Psychothérapique Départemental et enfin en 1993 CESAME -Centre de santé mentale-. Les différentes appellations reflètent l’évolution de la psychiatrie et les mutations thérapeutiques. Ce porche s’ouvre sur la grande allée qui, jusqu’au milieu du XXème, matérialise un axe de symétrie séparant le quartier des femmes et celui des hommes, limité au nord par la conciergerie -installée maintenant à l’Est, rue du Bel Air. et au sud par le château.
La cour d’honneur et la façade nord du château
L’établissement hospitalier a été installé dans le château des seigneurs de Sainte-Gemmes dont on voit ici la façade nord et la cour d’honneur. Construit en 1701, le château passe à la famille parisienne Baudart de Vaudésir les nouveaux barons de Saint-James (nom usité au XVIIIème). Agrémenté d’orangeries et de vastes écuries, il connaît alors des années fastueuses. En 1788 il est acquis par la famille de Baumont, de noblesse locale. Après des heures tourmentées pendant la révolution, il est acheté en 1806 par un industriel angevin M. Bayon, dont les héritiers le cèdent en 1842 au Département. Actuellement le bâtiment, dont l’aspect extérieur n’a guère changé, abrite les services administratifs du CESAME après avoir été longtemps la résidence du directeur.
Chapelle et quartier des hommes
La vie à l’hôpital est basée sur la stricte séparation des sexes jusqu’en 1978. Ce n’est qu’en 1984 que le dernier pavillon exclusivement masculin a été fermé. Il y a donc un quartier des hommes et un quartier des femmes. La chapelle reflète dans son architecture intérieure la conception qui a présidé à sa construction (dans les années 1850) : hommes dans la tribune, femmes en bas et les regards tournés vers l’autel, situé en hauteur et surmonté de la vierge consolatrice. Abondamment fleurie tant que les sœurs ont été là -jusqu’en 1970-, la chapelle est encore ouverte au culte dominical.
Pensionnat des dames
Quand on a les moyens de payer, on peut obtenir un régime de faveur au «pensionnat». Il en existe un pour les hommes et un pour les femmes où les conditions de vie et de soin sont meilleures. Notamment des chambres individuelles ou à 3 ou 4, au lieu des dortoirs collectifs où l’hygiène et le confort sont parfois déplorables. Salons, billards aux allures d’intérieurs bourgeois offrent des lieux de détente. La distinction entre favorisés ou non disparaît à la fin des années quarante. Tous les patients peuvent par contre se promener dans le parc longeant la terrasse des dames et la terrasse des hommes et planté de superbes essences. De nos jours, le parc est accessible aux visiteurs.
Les cuisines
L’état de ces cuisines laisse à désirer : lampe à pétrole, murs dégradés. vétusté de l’ensemble. Les conditions d’ hygiène et de sécurité dans l’hôpital n’ont cessé d’empirer, jusqu’au programme de modernisation mis en œuvre à partir de 1952. Cliché de 1930.
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