Ce vaste ensemble des prairies des bords de Loire et de Maine, entièrement inclus dans le site classé de la « Confluence Loire et coteaux de Maine », est classé en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique et reconnu Natura 2000.
Des espèces caractéristiques des prairies de fauche de zones humides, dites déterminantes, se rencontrent des prés-marais et prairies de la Baumette au Pré Seigneur. La végétation herbacée est fonction de la durée de submersion, de la périodicité des crues et de la capacité de rétention en eau des sols. Proches des berges hautes du lit majeur, des espèces hygrophiles et, plus en arrière, des espèces supportant de longues périodes d'assèchement.
Le fond prairial se décline dans un camaïeu de vert révélant la complexité des associations végétales. Il est constitué de graminées et espèces apparentées ; à proximité des berges et des dépressions plus humides, dominent la Baldingère faux roseau, des Scirpes Petit jonc (Eleocharis acicularis) en population dense, Scirpe des marais (Eleocharis palustris) d'un vert sombre, des Joncs (Juncus effusus, J. conglomeratus, J.compressus...) en touffes aux tiges luisantes, des Laîches ou carex à feuilles coupantes et tiges triangulaires Laîche glauque (Carex flacca), Laîche faux souchet (Carex pseudocyperus) et Laîche des renards (Carex vulpina) ; des graminées Jouet du vent (Agrostis stolonifera), Pâturin des prés (Poa pratensis), Ray gras anglais (Lolium perenne),Vulpin des prés (Alopecurus pratensis) et Vulpin genouillé (Alopecurus geniculatus).
Dissimulées ou émergeant de ce fond herbacé les Plantain lanceolé (Plantago lanceolata), Trèfle blanc ou trèfle rampant (Trifolium repens), Renoncule rampante (Ranunculus repens). Moins banales, dès le retrait des eaux, de nombreuses plantes aux floraisons spectaculaires se relaient ; ici est concentrée la flore spontanée la plus remarquable de Sainte Gemmes-sur-Loire. Parmi ces espèces une vingtaine sont patrimoniales, certaines sont protégées ou menacées.
Cardamine à petites fleurs (Cardamine parviflora), Gratiole officinale ou Herbe au pauvre homme (Gratiola officinalis), Inule des fleuves (Inula britannica), Fritillaire damier ou Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris) emblème des prairies humides avec le Lychnis fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi) aux délicates fleurs roses laniérées découpées en étoiles, Gaillet faible ou Gaillet chétif (Galium debile ) tiges grêles et petites fleurs blanc rosé, Gaillet aquatique (Gallium aquatica) et Gaillet Caille lait (Galium verum) à fleurs jaune et agréable odeur de foin frais.
Des grandes plantes fleuries blanche Achillée sternutatoire (Achillea ptarmica) et Berle à larges feuilles ou Grande berle (Sium latifolium) ; jaune Seneçon des marais (Senecio aquaticus), Pigamon jaune (Thalictrum flavum) et Lysimaque commune (Lysimachia vulgaris) ; à épis de fleurs rose tachées de blanc l'Epiaire des marais (Stachis palustris) à grande tige velue et feuilles crénelées ;Vesce à épis ou Pois à crapauds (Vicia cracca), grimpante aux longues grappes de fleurs bleu violet; rougissant à maturité, la Patience crêpue ou Parelle (Rumex crispus), grande oseille à racine charnue; à fleurs rouge pourpré sur de longs épis étagés, la vigoureuse Salicaire commune (Lythrum salicaria).
L’exception est une petite fougère, l’Ophioglosse commun ou Langue-de-serpent (Ophioglossum vulgatum).
Depuis une dizaine d'années, l'abaissement du fil de l'eau lié à l'incision du lit de la Loire, les étiages sévères en relation avec le réchauffement climatique et une nouvelle gestion des prairies des bords de Loire en écopaturage modifient les conditions de ce milieu et la distribution des espèces végétales présentes.
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