Les murs anciens sont colonisés par une flore dite muricole. Certains végétaux, à faible développement se fixent directement sur la surface des pierres ou s'implantent dans les joints et fissures et d'autres en pieds de murs. Les conditions ombragées ou ensoleillées, humides ou sèches conditionnent l'installation de ces plantes frugales. Les mousses et fougères préfèrent l’ombre et la fraîcheur. Parmi celles-ci, le Scolopendre ou Langue de cerf (Asplenium scolopendrium), l’Asplénie des murailles ou Doradille rue-de-muraille (Asplenium ruta-muraria), la Capillaire ou Doradille noire (Asplenium adiantum-nigrum), et l’Asplénie fausse capillaire (Asplenium trichomanes) avec quelques plantes à fleurs dont le Géranium luisant (Geranium lucidum), le Géranium pourpre (Geranium purpureum) à tiges rouges, le Lierre grimpant (Hedera helix) et la Chélidoine grande éclaire ou Herbe aux verrues (Chelidonium majus) à suc orangé.

Scolopendre - Photo Kurt Stüber  Asplénie des murailles - Photo Wikipédia  Capillaire noire - Photo Bernd Haynold  Géranium luisant - Photo Wikipédia  Lierre grimpant - Photo Schnobby  Chélidoine grande éclaire - Photo Bff 


Les expositions ensoleillées, les sommets et pieds de murs rendent précaire l’installation des espèces. Seules des annuelles et quelques vivaces frugales ou reviviscentes après de longues périodes de sécheresse exploitent ces stations. Citons quelques Joubarbes (Sempervivum sp.), le Sédum réfléchi ou Orpin des Rochers (Sedum reflexum), le Sedum blanc ou Orpin blanc (Sedum album), le Nombril ou Ombilic de Vénus (Umbilicus rupestris) le Polypode vulgaire ou Réglisse des bois (Polypodium vulgare L.), et la jolie Fougère dorée ou Doradille (Ceterach officinarum) , un petit coquelicot isolé, le Pavot douteux (Papaver dubium), l'Ail à tête ronde (Allium sphaerocephalon) couverte de bulbilles. Le Lilas d'Espagne ou Valeriane (Centranthus ruber) dans ses formes rose, rouge ou blanche, la Laitue scariole (Lactuca serriola) ou plante boussole à feuilles vert glauque, la Chicorée sauvage (Cichorium intybus) aux bleus capitules et quelques Poacées affectionnent les pieds de murs ensoleillés.

Sédum réfléchi - Source Visoflora  Sedum blanc - Photo Bouba  Ombilic de Vénus - Photo Sannse  Polypode vulgaire - Photo Ecobalade  Chicorée sauvage aux fleurs bleues - Photo Père Igor 


Sur les roches affleurantes et dalles schisteuses surchauffées, la Silène penchée (Silene nutans), plante menacée, à fleurs blanche et pétales largement échancrés et les très rares et protégés, Sedum d'Angers (Sedum andegavense) et Astérocarpe pourpré (Sesamoïdes purpurescenens) ; parfois la Mélique cilié (Melica ciliata) à feuillage rugueux gris-vert et à épis blanc crème lumineux, la Molène noire (Verbascum nigrum) et quelques chênes Tauzin ou Chêne brosse (Quercus pyrenaïca), tortueux et rabougris, à feuilles velues découpées et jeunes pousses rosâtres.

Joubarbe - Photo Bouba  Sedum d'Angers - Photo Quelle-est-cette-fleur.com  Sedum d'Angers - Photo Quelle-est-cette-fleur.com 


Certaines espèces témoignent de la présence de vestiges architecturaux anciens : la Giroflée des murailles ou Violer jaune (Erysimum cheiri), la Linaire cymbalaire ou Ruine-de-Rome (Cymbalaria muralis), petite gueule de loup à fleurs bicolores, violette à gorge jaune et le Muflier (Anthirrinum majus), la Pariétaire officinale ou Perce-muraille, Herbe aux nonnes (Parietaria officinalis), l’Asplénie des murailles ou Rue-des-murailles (Asplenium ruta-muraria), le Pied d’Alouette d’Ajax (Delphinium grandiflorum). Toute cette végétation installée sur nos murs ou sur leurs vestiges est aujourd’hui menacée. Beaucoup de ces constructions s’écroulent, d’autres sont déconstruites ou s'embroussaillent  après abandon.

Giroflée des murailles - Photo Wikipédia  Linaire cymbalaire - Photo Alois Staudacher  Pariétaire officinale - Photo Phytothérapie Ooreka  Pied d’Alouette d’Ajax - Photo Promesse de fleurs 


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