Depuis les années 1970, des espaces non entretenus, de façon régulière ou exploités de façon très extensive, voire abandonnés, apparaissent périodiquement sur le territoire. Les raisons sont diverses : rapidité de l’extension urbaine d’Angers, développement des voies de communication et des transports automobiles vers les bassins d'emplois, projets immobiliers, crises agricoles, mutations horticoles, développement des cultures hors sols et spéculations foncières.
Ces espaces se couvrent d'herbes innombrables de formes, tailles, durée de vie, de consistances, de couleurs, de genres et espèces identifiables.
Des herbes nourricières, médicinales bienfaitrices ou toxiques, des herbes de l'imaginaire aux pouvoirs, vertus et vices multiples vénérés par certains ou abhorrés par d'autres ; mais des herbes traquées, extirpées par les jardiniers ; redoutées, pourchassées à l'état de plantules dans les cultures ; éradiquées dans les massifs et pelouses d'espaces paysagers.
Des herbes affublées de qualificatifs peu flatteurs :
Mauvaises herbes
Mauvaises herbes car d'aucune utilité, gênantes, souvent nuisibles bien qu'autrefois sélectionnées, améliorées et à l'origine de nos plantes cultivées ;
Adventices
Adventices en agronomie car elles se développent dans les espaces cultivés sans y avoir été installées. Venues de l'extérieur elles entrent en compétition avec les cultures et font chuter les rendements.
Herbes folles
Herbes folles qui poussent n'importe où, et en général là où on ne les attend pas. Elles sont grandes, exubérantes, égarées et souvent agitées par le vent. Ce sont des vagabondes, sans habitat particulier, peu exigeantes et aisément dispersées, elles occupent les espaces laissés libres. Sauvages, sauvageonnes car elles suscitent la curiosité, l'hostilité, la méfiance car non familières dans un environnement domestiqué. Invasives lorsqu'elles supplantent rapidement les espèces locales.
Herbes, aujourd'hui vous changez de statuts, vous constituez le premier maillon de la biodiversité actuelle, de la chaîne alimentaire. Vous êtes des espèces pionnières de la (re)conquête des milieux terrestres perturbés, garantes de la stabilité et fertilité des sols, contribuez à la qualité de l'air et des eaux. Comme réservoirs de gènes, de biomolécules, vous êtes indispensables à la santé humaine, à la lutte contre la famine et le changement climatique. Ces nouveaux regards sur les « herbes indésirables » d'une nature ordinaire permettront de les éloigner des listes des espèces à protéger ou menacées de disparition et de freiner l'érosion de la biodiversité.
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