De Port-Thibault au bourg de Sainte Gemmes-sur-Loire, le fleuve est bordé de quais, cales et venelles rappelant l’activité marinière et batelière au XIXème siècle. Ces lieux ont bénéficié des apports, de limons et de semences flottantes, véhiculées par le fleuve ainsi que des graines cotransportées par les marchandises débarquées . On y retrouve les espèces des friches sablonneuses voisines et d'autres plus continentales.  Des plantes de lieux ensoleillés, la rose Saponaire (Saponaria officinalis), la blanche Dame-de-onze-heure (Ornithogalum umbellatum), l’Armoise champêtre (Artemisia campestris) à feuillage argenté, la Fausse Camomille (Anthemis arvensis), l'insolite Chardon roulant (Eryngium campestre), le bleuté Chiendent dactyle (Cynodon dactylon) et l’ Aristoloche clématite    (Aristolochia clematitis) à odeur fétide et fleurs pièges en tube jaunâtre. D’autres, moins vigoureuses, mais plus résistantes aux piétinements, partent à la conquête des interstices des pavés. Ce sont la Vulpie queue de rat (Vulpia myuros) en expansion, le Laiteron maraicher (Sonchus oleraceus), l’Amarante verdâtre (Amaranthus viridis), le Chénopode blanchâtre (Chenopodium album), le Pourpier (Portulaca oleracea) étalé à feuilles charnues, le Sedum à tiges penchées (Sedum reflexum) et l’Orpin blanc (Sedum alba), les petites annuelles rampantes  et tapissantes, la  Spargoute (Spergula arvensis) et la  Sagine (Sagina sp.) et la vivace Potentille rampante (Potentilla reptans) à fleurs jaunes.


Saponaire rose - Photo Wikipédia  Pourpier - Photo Didier Descouens  Sagine - Photo Michael Becker  Aristoloche clématite - Photo Bouba  Amarante verdâtre - Photo Kurt Stüber  Chénopode blanchâtre - Photo Opioła Jerzy 


Ces installations marinières, débroussaillées, restaurées et consolidées, sont aujourd'hui rarement soumises aux débordements de la Loire. Le bras de Sainte Gemmes-sur-Loire très ensablé se comble progressivement. Cales et quais ne bénéficient plus des apports réguliers du « fleuve nourricier » et des échanges marchands; la flore est devenue plus banale et moins spécifique. De plus en plus présente, l'Alysson blanc (Berteroa incana), la petite et discrète Drave printanière (Erophila verna), le Pâturin bulbeux (Poa bulbosa) à petits épillets violacés ébouriffés de bulbilles, l'Orge queue de rats (Hordeum murinum), la Pâquerette des murailles (Erigeron karvinskianus) et proche voisin du géranium, le robuste Bec de cigogne (Erodium cicutarium) à longue tige poilue couchée. A  un stade plus avancé de reconquête de ces milieux minéraux,  arbres, buissons et lianes  risquent de  masquer ces constructions, voire les déstabiliser, en l'absence d'entretien périodique. Aujourd'hui, ce sont la Clématite des haies (Clématis vitalba) une liane à fruits cotonneux et l'Eglantine des bords de Loire (Rosa canina), les repousses de Frêne à feuilles étroites (Fraxinus angustifolia) et d'ormes souffreteux à petites feuilles. Peuplier noir (Populus nigra), Aulne glutineux ou Aune noir (Alnus glutinosa) et Saule roux (Salix atrocinerea), installés dans les joints des moellons,  attendent la remontée du fil de l'eau dans ce bras mort de Loire.


Pâturin bulbeux - Photo Sheri Hagwood  Orge des rats - Photo Rasbak  Peuplier commun noir - Photo Wikipédia  Saule roux - Photo David Perez 


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