Les Cyprinidés forment la plus grande famille de poissons d'eau douce avec environ 3 000 espèces réparties dans 370 genres. Elle est la plus représentée dans les eaux de la Loire et de la Maine.

Cyprinidés

Ablette (Alburnus alburnus) : poisson argenté de 10 à 15 cm de long. Ce poisson de surface reste commun, mais moins nombreux qu’autrefois. Il est péché surtout en hiver et au printemps.

Aspe (Aspius aspius) : poisson robuste de couleur grisâtre, ressemblant au chevesne par son allure générale. Sa gueule assez grande et puissante est l’indice d'un régime carnassier. Il peut atteindre jusqu'à 80 ou 90 cm.

Barbillon ou Barbeau (Barbus barbus) : poisson au corps cylindrique et plutôt allongé de 20 à 30 cm de long. Il se trouve surtout en Loire tant il aime les courants forts.

Brème commune (Abramis brama): poisson au corps élevé et plat de 30 à 50 cm qui vit en colonie nombreuse. Possédant des arêtes, il est assez peu taquiné par les pêcheurs.

Carpe (Cyprinus carpio) : poisson de 50 à 60 cm de long. Il reste abondant avec des  hôtes des grands fonds pouvant peser de 15 à 20 kilos.

Chevesne ou Chevaine (Squalius cephalus) : poisson au corps épais et robuste, presque cylindrique. Très répandu, il vit surtout dans les remous ombragés de dessous les branches. Sa pêche est surtout active en hiver.

Gardon (Rutilus rutilus) : poisson souvent de petite taille, mais pouvant atteindre 45 à 50 cm de long (ces spécimens sont surnommés « gardons de fonds »). Il est très commun.

Goujon (Gobio gobio) : poisson au corps allongé de 15 cm de long. Très sensible à la pollution de l'eau, il s’est raréfié. Il est  familier des fonds de sable ou de rocaille. Sa friture est réputée.

Hotu (Chondrostoma nasus) : poisson de 25 à 50 cm de long.  Introduit en France, hors de son aire naturelle de répartition, il a envahi la Loire et remonté ses affluents. Autrefois abondant car riche en arêtes et peu péché, il s’est raréfié et a peut-être disparu.

Ide mélanote (Leuciscus idus) : poissson robuste, ressemblant au gardon, au corps charnu mais pas particulièrement trapu. Il peut atteindre jusqu’à 76 cm de long.

Rotengle (Scardinius erythrophthalmus). Il ressemble beaucoup au gardon. Sa taille est le plus souvent de 15 à 30 cm de long. C’est un habitué des herbiers du bord, sous les nénuphars.

Tanche (Tinca tinca) : poisson de forme allongée qui peut mesurer jusqu'à 70 cm de long. Il  est habitué des eaux calmes et profondes. Il se rencontre en moins grandes quantités qu’autrefois.

Vandoise (Leuciscus leuciscus): poisson qui peut atteindre 40 cm de long. Cette espèce qui ressemble à une grosse ablette est habituée des eaux plus vives.


Ablette - Photo Piet Spaans  Aspe - Photo Jenny Glans  Barbeau - Photo Lamiot  Brème commune - Photo Микова Наталия  Carpe - Photo National Image Library  Gardon - Photo Ullrich Mühlhoff  Goujon - Photo Viridiflavus  Hotu - Photo André Karwath  Ide mélanote - Photo CC BY-SA 3.0  Rotengle - Photo George Chernilevsky  Tanche - Photo Karelj  Vandoise - Photo Akos Harka 



Des représentants de 12 autres familles complètent la faune aquatique de la Loire et de la Maine.

Anguillidés

Anguille d’Europe (Anguilla anguilla) : poisson serpentiforme de 40 cm à 150 cm. Il vit en nombre important dans les rivières et redescend, adulte à 7 ou 8 ans, pour aller frayer dans la mer des Sargasses. La petite anguille ou civelle (pibale en bord de mer)  remonte  la rivière en fin d’hiver. L’espèce était réputée particulièrement rustique et résistante, grâce notamment à sa capacité à respirer l'air. Mais elle apparait en forte régression depuis les années 1980 et elle est même considérée comme espèce menacée. Tout pêcheur en eau douce, professionnel ou de loisir, doit enregistrer ses captures d'anguilles dans un carnet de pêche dont il doit être en possession pour contrôle.


Anguille - Photo Gérard M 


Acipenseridés

Esturgeon européen (Acipenser sturio) : poisson au corps sans écaille, recouvert de plaques osseuses, au nez en forme de rostre. Sa taille va de 145 à 220 cm, mais il peut dépasser 350 cm. Ce poisson marin ne remonte en eau douce que pour frayer. Il avait disparu de la Loire au milieu du XIXème siècle (le dernier spécimen capturé alors fut naturalisé et il est exposé au Musée des Sciences naturelles d’Angers). Il a été réintroduit dans la Garonne et il est réapparu depuis quelques années dans la Loire. En août 2016, un esturgeon de 112 centimètres pour 10 kg a été pris au vif dans la Loire, à Béhuard, puis remis à l’eau. Un spécimen a été péché (3 fois de suite !) dans l’Authion en 2018


Esturgeon d’Europe - Photo Krüger — Bibliothèque nationale de France 


Centrarchidés

Achigan à grande bouche ou black bass, perche truitée ou perche noire (Micropterus salmoides).  Poisson de 30 à 60 cm de long. . D'origine nord-américaine, il a été introduit en Europe à la fin du XIXème siècle. Il est assez rare.

Perche soleil ou Boer (Lepomis gibbosus) : poisson migrateur de 10 à 22 cm de long. D'origine nord-américaine, il a été introduit en France à la fin du XIXème siècle. Son impact écologique est néfaste. Vorace, il détruit beaucoup d’œufs  de poissons. ll est interdit de remettre à l’eau les spécimens capturés.


Achigan à grande bouche - Photo Daderot  Perche soleil - Photo Bernard Dupont 


Clupéidés

Alose feinte (Alosa fallax) : poisson migrateur de 30 à 70 cm de long. Il  remonte de la mer au printemps pour frayer dans les cours d’eau. Il pouvait se rencontrer en bancs importants. Sa présence est en forte régression depuis les années 50.


Alose - Photo Hans Hillewaert 


Esocidés

Grand Brochet (Esox lucius) : poisson au museau pointu et au  corps allongé de 30 à 110 cm de long. Il était le poisson roi en Loire et en Maine  jusqu’aux années 50.  De nos jours, il en existe toujours de beaux spécimens, mais ils sont en nombre beaucoup plus restreint. Cette modification est apparue avec la disparition des frayères imputables à plusieurs facteurs : l’abaissement du niveau moyen de la rivière, la pollution, la destruction des herbes et des joncs implantés sur les berges par les rats musqués et les ragondins. De nouveau, les frayères sont réaménagées et on alevine avec de jeunes brochetons.


Brochet - Photo Georg Mittenecker 


Lotidés

Lote - à ne pas confondre avec la lotte de mer (Lota lota).  Poisson au corps allongé et rond qui peut atteindre 120 cm de long. Il a disparu d'une partie importante de son aire potentielle de répartition et a fait l'objet de tentatives de réintroduction..


Lotte - Photo CC BY-SA 3.0 


Mugilidés

Mulet porc (Chelon ramada) : poisson  au corps fusiforme de 20 à 60 cm de long.  D’origine atlantique, ce poisson remonte de la mer de mars à octobre. Il fait l’objet de pêches sensationnelles dans la Loire et dans la Maine.


Mulet - Photo © Citron, CC BY-SA 3.0 


Percidés

Perchaude (Perca flavescens) : poisson au corps allongé et ovale de 15 à 25 cm de long.  Originaire d’Amérique du Nord,  ce carnassier, excellent à la consommation, s’adapte assez bien à toutes sortes d'habitats.

Perche goujonnière  (Gymnocephalus cernua)  ou Grémille: poisson de 5 à 15 cm. Il est présent partout et en quantités parfois abondantes. Nuisible,  il détruit beaucoup d’œufs de poissons. ll est interdit de remettre à l’eau les spécimens capturés.

Sandre doré européen (Sander lucioperca) : poisson dont la taille peut dépasser les 100 cm. Ce carnassier, apprécié des gastronomes, s’est bien installé en Loire vers 1970 et s’y reproduit très bien. Mais ses effectifs sont en léger recul à cause des prédations du silure glane qui fréquente les mêmes fonds. 


Perchaude - Photo : inconu=  Perche goujonnière - Photo Tiit Hunt  Sandre doré européen - Photo eLNuko 


Petromizontidés

Lamproie de rivière (Lampetra fluviatilis) : poisson serpentiforme à bouche en ventouse et sans mâchoires mobiles de 80 à 90 cm de long. Il remonte de la mer en fin d’hiver et n’est péché que par les professionnels car sa conformation empêche de le prendre à la ligne. La Loire  était réputée dans les années 1800 le cours d'eau le plus riche en lamproies.


Lamproie de rivière - Photo M. Buschmann 


Pleuronectidés

Plie (Pleuronectes platessa) : poisson plat de 25 à 45 cm de long. D’origine atlantique, elle remonte très loin dans la Loire. Elle fait l'objet d'une surpêche intensive.


Plie - Photo Hans Hillewaert 


Salmonidés

Saumon atlantique (Salmo salar) : La longueur maximale observée est de 150 cm pour le mâle et 120 cm pour la femelle. Il remonte la Loire entre novembre et mars en direction des frayères de l’Allier. Il ne fréquente à peu près exclusivement que la Loire. Très protégé, il est un peu plus nombreux qu’autrefois. La construction de passes à poissons lui permet de franchir les barrages ou les seuils.


Saumon atlantique - Photo Knepp Timothy 


Siluridés

Poisson-chat (Ameiurus melas): poisson sans écailles qui possède des barbillons autour de la bouche et des épines dont la piqure peut être douloureuse pour l’homme. Sa taille est le plus souvent inférieure à 12 cm.  Sa population  est  en recul depuis l’apparition du silure glane. Il est encore bien présent dans l’Authion.

Silure glane (Silurus glanis). C'est le plus grand poisson d'eau douce d'Eurasie, pouvant atteindre 270 cm et dépasser les 100 kg.  Ce géant est très présent dans les bassins du Rhin et du Danube. Il a été introduit en France dans la Saône. Il est apparu  vers 1991 dans la Loire et  dans la Maine où il mange un peu de tout, dont les écrevisses et les sandres avec lesquels il partage les parties profondes des cours d’eau. Le 20 juillet 2018, un silure de 245 cm a été péché dans la Maine au niveau du pont de Pruniers à Bouchemaine.


Poisson-chat - Photo Duane Raver  Silure glane - Photo Dieter Florian 


D’autres espèces, très rarement aperçues, peuvent être aperçues exceptionnellement dans  la Loire ou la Maine comme le Carassin commun, de la famille des cyprinidés.


Ce panorama ne serait pas complet sans une évocation des écrevisses autochtones dont le nombre a beaucoup diminué, contrairement à deux espèces exotiques considérées comme nuisibles, l’écrevisse américaine et l’écrevisse de Louisiane.


Sources : Francis Delaunay, 1998, et Dominique Beziau, 2019
Photos Wikipedia


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