Réunion publique animée par Jean-Claude Beaudoin,
Président fondateur de la Ligue pour la Protection des Oiseaux Anjou.

Organisée le 2 février 2019 par l’association du Camp de César

« Dieu aima les oiseaux et inventa les arbres. L'homme aima les oiseaux et inventa les cages ». Cette belle phrase, un peu triste, est du dramaturge Jacques Deval. On pourrait y ajouter : « L’homme peut aimer les oiseaux et les admirer dans les arbres, au sol ou dans les airs ». C’est pour cela que le public est  venu écouter Jean-Claude Beaudoin, président fondateur de la Ligue de Protection des Oiseaux Anjou*, pour une conférence sur le thème des « Oiseaux entre Loire et Maine», organisée le 2 février par l’association du Camp de César.

« Le lit majeur de la Maine, occupé par les prairies de la Baumette, couvre un peu plus de 200 ha. Il bénéficie de nombreux classements, comme Natura 2000, qui ont été bien utiles pour lutter contre le projet de rocade sud ». La blanche rosâtre Gratiole officinale, la jaune Inule d'Angleterre, le rose Butome en ombelle, et la plus connue Gogane (ou tulipe sauvage) de couleur violette y sont des plantes patrimoniales.

Au long d’un diaporama de superbes photos, Jean-Claude Beaudoin a présenté un certain nombre d’espèces familières des basses prairies angevines et de leurs abords. Pour chaque espèce, il a apporté des précisions quant aux populations estimées, à la tendance d’évolution des effectifs, aux périodes de présence dans la région pour les migrateurs. Parmi ces derniers, les canards fuligules, chipeau ou souchet, l’oie cendrée qui passe l’hiver en péninsule ibérique, le barge à queue noire, le vanneau huppé.

Le cygne tuberculé, originaire d’Anatolie, est un oiseau domestique, arrivé dans la nature dans les années 50. A la saison des amours, le mâle a la fâcheuse tendance de chasser tous les autres oiseaux du plan d’eau qu’il occupe.

Tarier des Prés

Le râle des genêts est l’oiseau emblématique des basses vallées angevines. Mais ses effectifs s’effondrent en raison de la modernisation du matériel de fauche, souvent fatal aux couvées, et à cause de crues tardives plus nombreuses. Ils seraient une centaine contre 600 dans les années 80. Cet oiseau ressemble à une perdrix élancée. Le cri de parade du mâle est un « krex, krex », caractéristique répété sans cesse. En dehors de cette période, le râle des genêts, assez silencieux, est très difficile à apercevoir.

Parmi les autres oiseaux présentés par Jean-Claude Beaudouin, des rapaces comme le faucon hobereau, le faucon crécerelle, le discret épervier, des passereaux comme la bergeronnette printanière, les mésanges dont les différentes espèces se portent plutôt bien.

Certains oiseaux sont classés nuisibles. C’est le cas du sansonnet, trop amateur de cerises et de raisin, de la pie (en milieu campagnard). Le cormoran est à la fois partiellement protégé et classé nuisible : « Il pose problème aux pécheurs et surtout aux pisciculteurs. L’eutrophisation des milieux aquatiques est due à l'augmentation de la concentration d’azote et de phosphore agricoles. Dans les eaux douces, elle entraîne une augmentation du nombre de poissons et donc de cormorans ».

Tout le monde le dit, les oiseaux se font rares : « Ce sont les espèces de grandes zones de cultures qui disparaissent le plus. En cause, les désherbants ; les insecticides, l’éradication des haies et des bosquets ». Parmi les espèces très menacées entre Loire et Maine, le tarier des prés, la chouette chevêche. D’où l’importance d’actions rapides pour que nos campagnes cessent de se déplumer et deviennent moins silencieuses. Il vaut mieux vivre avec la nature que lutter contre.

* La LPO Anjou a édité un programme de sorties 2019, consultable en ligne sur son site www.lpo-anjou.org . Ce site fournit aussi de nombreuses informations sur les diverses activités et préoccupations de l’association. 

Alain Ratour


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