Gilles Galopin, docteur en biologie végétale, a animé une conférence publique sur le thème « Le jardin, c’est la santé », le 18 février à l’invitation de l’association du Camp de César. La réunion était accueillie par la Maison des associations de Sainte Gemmes-sur-Loire.

L’Homme a cru pouvoir maitriser la nature et s’en extraire. Les villes ont été créées pour protéger les humains de ses dangers. Les liens de l’homme et de la nature se sont progressivement distendus. « Nous en mesurons aujourd’hui les conséquences. La biodiversité amenée en ville ne fonctionne pas forcément. Il faut du qualitatif. La construction de corridors écologiques n’a pas marché non plus. Avec la création de trames vertes, bleues, brunes, on est arrivé à la notion d’écosystèmes que la nature peut apporter à la ville.  C’est-à-dire d'un ensemble d'êtres vivants qui vivent dans un même milieu ou un même environnement et interagissent entre eux ».

« Le jardin, c’est la santé ». Qu’est-ce que la santé ? « C’est l’état de complet de bien-être physique, mental et social. Ce n’est pas l’absence de maladies ou d’infirmités. La nature peut contribuer à la salutogenèse. Cette approche se concentre sur les facteurs de meilleure santé et de bien-être (physique, mental, social…, etc.) plutôt que sur l’étude des facteurs de risques et causes des maladies (la pathogenèse) ».


La situation « contemporaine »

Jardins publics, privés, squares… A plus d’un km de ces espaces, on a remarqué une augmentation des maladies cardiovasculaires faute, pour les gens, de pouvoir marcher, courir, jardiner… Pour une meilleure santé mentale, il faut se rendre souvent dans les jardins. Les marches en forêts augmentent ainsi les leucocytes qui détruisent les cellules tumorales et améliorent l’équilibre immunitaire. « Les jardins ont un effet bénéfique car l’homme a besoin de contact avec le vivant, même de manière simplement visuelle. C’est ce qu’on appelle la biophilie. Les valeurs de nature ne sont pas les mêmes que les valeurs de culture que l’homme a inventées ».

Gilles Galopin appelle à faire attention à la fatigue mentale. Il faut reposer son cerveau. Le stress est certes nécessaire quand il est source d’adaptation du corps à un événement qui survient. Mais si le stress perdure, il entraine l’épuisement, les fatigues chroniques, le mal de dos, la perte d’appétit.


La situation pathologique

jardin à visée thérapeutique - Photo Clinique de L'Anjou

Un jardin à visée thérapeutique (JAVT) en oncologie a été créé à la Clinique de l’Anjou avec le soutien de Gilles Galopin et du Dr Gérard Lorimier (présent lors de la conférence). Ce chirurgien cancérologue aujourd’hui à la retraite a écrit un ouvrage intitulé « Cancer, la nature source de prévention ». L’objectif du JAVT est d’améliorer la qualité de vie de femmes atteintes de cancer du sein en leur proposant une activité physique en groupe et à l’extérieur. « Le soigné devient le soignant dans le jardin car il s’occupe de la plante. Celle-ci devient un autre soi-même ».

D’autres applications ont vu le jour à la clinique Saint Claude, au CHU (service d’addictologie), au Cesame. De nombreuses études démontrent les bienfaits des JAVT avec des affections comme les troubles de l’humeur, les ruminations mentales, les stress post-traumatiques.

Un JAVT est bénéfique pour les patients, les familles et le personnel soignant.

Un dernier exemple édifiant en fin de conférence : « On a toujours préservé la nature dans les établissements psychiatriques. Autrefois, les enfants des familles pauvres s’en sortaient mieux que ceux des familles riches car ils étaient logés plus près de la campagne et travaillaient dans les fermes de l’hôpital ».


Retrouvez les Podcasts de Gilles Galopin sur Internet.


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